Vers un conservatoire de la Triple Donation

Vers un conservatoire de la Triple Donation

Publié le 15 novembre 2018 par Charte de Fontevrault

Vers un Conservatoire de La Triple Donation ?

Dans le cadre de la préparation du centenaire de la canonisation de Jeanne d’Arc en 2020, il serait bon de se pencher sur un sujet qui nous tient tous à cœur, en particulier de retrouver un des parchemins de la Triple Donation de Royaume de France qui eut lieu entre La Pucelle, le dauphin et Notre Seigneur Jésus-Christ.

L’original du texte de la Triple Donation n’a pas été retrouvé jusqu’à maintenant.

A-t-il été détruit, perdu ? Est-il en train de dormir dans des archives publiques ou privées ? Nul ne le sait, et les auteurs qui ont parlé du sujet se sont tous référés à un texte, le Brevarium Historiale, qui se trouve au Vatican.

Beaucoup ont écrit sur la question en essayant de préciser la date et le lieu de l’événement.

Or que dit exactement ce Brevarium Historiale de l’événement ?

Je transpose littéralement ce qu’il dit à partir du livre du Père Jean-Baptiste Ayroles, grand spécialiste de Jeanne d’Arc :

« Cette renonciation se fit de la manière la plus piquante. Nous le savons par l’auteur du Breviarium historiale, un clerc français qui vivait à Rome, attaché peut-être à la personne du Pape Martin V.

UN JOUR, écrit-il, la Pucelle demanda au roi de lui faire un présent. La prière fut agréée… Elle demanda alors que le royaume de France fût le présent sollicité : le roi étonné le lui donna après quelque hésitation, et la jeune fille l’accepta ; elle voulut même que l’acte en fût dressé et lu par les quatre secrétaires du roi. La charte rédigée et lue à haute voix, le roi resta un peu ébahi, lorsque la Pucelle le montrant à l’assistance dit : « Voilà le plus pauvre chevalier du royaume » ; et après un peu de temps, en présence des mêmes notaires, disposant en maîtresse du royaume de France, elle le remit entre les mains de Dieu tout-puissant. Puis au bout de quelques autres moments, elle investit le roi Charles du royaume de France. De tout cela elle voulut qu’un acte solennel fût dressé par écrit »

(La vraie Jeanne d’Arc, tome I, p. 58).

J’ai mis exprès « Un jour » en gras et en majuscules.

C’est on ne peut plus vague.

Il n’y a donc dans ce texte de référence aucune précision sur le lieu ni la date de la Triple Donation… !

Il faut donc chercher ces détails ailleurs… s’ils existent, en prenant bien soin de remonter à la trace documentaire d’origine et d’éviter de prendre pour argent comptant les textes de divers auteurs qui, peu ou prou se sont copiés les uns sur les autres au fur et à mesure, sans bien souvent en avertir le lecteur.

Attention, il n’est pas question ici de dénigrer aucun de ces auteurs, mais d’être attentifs à l’existence et à la véracité de leurs sources documentaires.

Ainsi, Il est intéressant de prendre en compte le livre d’une historienne qui a écrit sur Jeanne d’Arc et qui fait mention de la Triple Donation. Il s’agit de Mme C. Bessonnet-Favre connue sous le pseudonyme de Francis André.

Dans son livre Les dessous de l’Histoire : la vérité sur Jeanne d’Arc. Ses ennemis. Ses auxiliaires. Sa mission d’après les Chroniques du XVème siècle – Chaumel Paris 1895, elle précise que Jeanne, au sujet du dauphin, fait la remarque suivante à tous les assistants en disant : « Voilà le plus pauvre chevalier de MON royaume. »

Si cela se trouve dans les Chroniques du XV ème siècle consultées, l’intention de Jeanne est éclairée et renforcée. Par l’utilisation de cet adjectif possessif, elle témoigne devant tous que le Royaume lui appartient en droit et qu’elle peut en disposer comme elle l’entend… Et on connaît la suite, elle l’entend bien et en dispose parfaitement !

Un autre détail est particulièrement important et plein d’espérance pour le futur. C’est celui de la précision du nombre des notaires royaux par elle sollicités d’enregistrer par écrit ses dires.

Ils sont quatre !

Et un peu plus loin, l’auteur évoque que par ces quatre notaires royaux ont été écrits quatre exemplaires de la Triple Donation (et non un seul comme habituellement convenu), et que Jeanne en a gardé deux pour envoi, l’un à Bordeaux (chez les Anglais) et l’autre à Lyon à Jean de Gerson * au Couvent des Célestins. Gerson y mourant le 12 juillet 1429, il semble évident que la triple Donation ait eu lieu avant le sacre de Charles VII en date du 17 juillet.

Je parlais plus haut d’un détail plein d’espérance pour le futur… Effectivement s’il y eut quatre copies de la Triple Donation, nous avons quatre fois plus de chance un jour ou l’autre d’en retrouver au moins une ; et pour cela nous avons nommément à minima deux pistes : celle de Bordeaux et de l’Angleterre et celle de Lyon.

Quant aux deux autres, celle du Roi et celle de Jeanne (elle devait en avoir une en propre puisqu’elle est totalement impliquée et qu’elle y est nommée), elles peuvent se cacher dans des archives aussi bien publiques que privées.

Quoiqu’il en soit, ce nombre de quatre notaires pour quatre copies n’est pas anodin… en dehors de leur rôle de photocopieur de l’époque.

Quatre copies pour une événement et un texte, que dis-je un texte, une Constitution… le procès-verbal et le développement de notre Constitution originelle définie dans le Prologue de la Loi Salique : « Vive la nation des Francs, illustre, qui a Dieu pour Fondateur […], vive le Christ Qui aime les Francs ».

Quatre copies à destination temporelles ? Soit !

Mais d’abord quatre copies à destination du Ciel : trois pour chacune des Personnes de la Très Sainte Trinité, représentées dans la personne de Charles, et une… pour Notre Dame, représentée dans la personne de Jeanne.

Et nous revoilà ramenés à Pontmain : Marie inscrite dans les trois étoiles de la sainte Trinité, étoiles partie intégrante de l’Apparition et visibles de tous ce soir-là.

Aussi, la divinité du Roi de France, le Christ, et la majesté de Sa Très Sainte Reine, Notre Dame, ne peuvent que nous faire comprendre l’impérieuse nécessité de la pérennité et de l’existence actuelle de ces documents.

Notre Dame, sainte Jeanne d’Arc, saint Antoine de Padoue, donnez-nous la grâce de les retrouver !

C’est pourquoi, cet article est destiné en quelque sorte à initier sur le blog de la Charte de Fontevrault « un conservatoire de la Triple Donation », c’est-à-dire à enregistrer et sauvegarder toute information, que vous pourriez trouver sur le sujet. Toute information signifie « la moindre petite » même si elle apparaît inutile ou redondante… C’est le principe du conservatoire.

Ce que je demande seulement aux personnes intéressées, c’est un travail de veille au cours de vos lectures, discussions, réunions… et surtout de bien noter les ouvrages, références, auteurs, pages, citations en prenant bien en compte si possible l’origine de ces informations c’est-à-dire de quelle source documentaire ces auteurs les tirent-ils.

Pour transmettre toute nouvelle information sur la Triple Donation, il vous suffira d’alimenter les commentaires de l’Article « Conservatoire de la Triple Donation » en les postant – pour le moment – à : chouandecoeur@orange.fr

Bien à vous tous,

Chouandecoeur






			
Chouandecoeur